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La préparation à la résilience en Police

La préparation à la résilience face à la violence est essentielle pour les agents des forces de l'ordre. Elle repose sur trois axes principaux : avant, pendant et après l’action. Ces trois dimensions permettent de développer une capacité à affronter les défis du terrain, tout en préservant l’intégrité physique et psychologique des agents. Détaillons donc une approche plus détaillée de chaque axe.


1. La préparation avant l’action ou comment se préparer à la réalité du métier

L’introspection préalable avant même l’engagement dans la profession est un facteur fondamental dans le processus de résilience commence. Dans une première étape, le jeune candidat aux fonctions de Police, doit savoir analyser et évaluer ses capacités physiques et mentales. Cette prise de conscience est primordiale, et doit intervenir avant de s’engager sur le terrain. L’aspirant Policier doit accepter les entraînements rigoureux et parfois difficiles qui ne visent pas seulement à renforcer la condition physique, mais aussi à vérifier que les valeurs morales et psychologiques de l’individu sont en phase avec celles exigées par la profession.


L’acceptation de ces défis avant même de se retrouver confronté à des situations violentes est une première étape vers la résilience. Il s’agit en se soumettant à des épreuves physiques de comprendre que chaque exercice contribue à forger un caractère capable de résister à la pression et à la violence. En apprenant à connaître ses propres limites, l’individu est déjà préparé à affronter des situations de crise.


Cette phase de préparation inclut également un travail sur la motivation. Trop souvent, la vocation au métiers de Police est idéalisée, mais la véritable force réside dans la motivation personnelle et la capacité à se dépasser. La vocation n'est pas un don divin réservé à quelques élus, mais une qualité qui se cultive. Elle peut être comparée à la détermination qui pousse un enfant à vouloir apprendre à marcher : au départ, c’est une motivation innée, mais elle devient progressivement une détermination acquise au fil des épreuves.

Dans cette phase préliminaire, le jeune élève policier apprendra à se confronter à l'inconfort, tant physique que psychologique. Il devra se préparer à rencontrer des situations imprévues et être confronté à des environnements chaotiques. Chaque situation d’entraînement, chaque difficulté rencontrée, l’aidera peu à peu à se renforcer. Cette préparation lui permettra de savoir se situer par rapport aux exigences de sa mission et de son équipe. L’entraînement physique, apprendre au futur agent à répondre efficacement en situation de stress et à développer une résilience émotionnelle face à la violence.


2. La gestion de la confrontation ou comment agir pendant l’action :

Lorsque l’action commence, la résilience prend une autre dimension. Sur le terrain, un policier fait régulièrement face à des situations qui peuvent paraitre violentes et parfois imprévisibles. Il lui faudra alors trouver la capacité à ancrer son esprit dans l’immédiateté de l'action. Face à la violence, la concentration sur l’instant présent, s’impose. Il faut absorber de multiples informations (surtout sensorielles) sans se laisser emporter par les émotions.

L’ancrage dans le présent permet une gestion optimale des situations, par l’attention portée aux ordres reçus. Filtrer les informations pertinentes et garder un esprit clair se révèlent alors indispensables pour repousser les pensées parasites ou les jugements hâtifs. Si l’émotion de la peur peut être un élément difficile à maîtriser, elle ne doit pas prendre paralyser ou influencer les décisions. La gestion de la peur comme celles d'autres émotions est un travail constant mais l’habitude forge les esprits au fil des expériences.

Rester calme même dans les situations les plus extrêmes, se réalise grâce à la pratique régulière de techniques de respiration ou de la cohérence cardiaque pour réguler les émotions et maintenir la lucidité.

L’exposition aux situations stressantes et émotionnellement intenses pendant la formation permet aussi aux agents de mieux gérer les réactions physiologiques liées à la peur ou à la colère, pour éviter qu’elles ne s’imposent.


3. Le retour au calme et la récupération après l’action :

le retour au calme devient crucial pour la résilience. L’accalmie après une situation de violence, même temporaire, doit permettre à l’agent de se régénérer, de récupérer son équilibre pour éventuellement se préparer à de nouvelles interventions. La résilience ici passe par un ajustement psychologique : savoir se détendre pour retrouver un état d’équilibre évite la surcharge émotionnelle. Cette capacité de décroissance de l'intensité d'une situation de terrain est indispensable pour éviter l’épuisement physique et mental.


La récupération mentale passe également par le recours à la « mentalisation positive », une méthode qui consiste à réinterpréter les événements de manière constructive. Associer la respiration à des moments de débriefing, échanger avec des collègues, prendre le temps de parler de ses émotions sont des outils essentiels. En effet, les discussions après l’action, que ce soit avec des collègues ou des professionnels, servent à évacuer les tensions émotionnelles et à libérer la parole, facilitant ainsi la gestion du stress post-opérationnel.


Il est important que ces moments de partage ne soient pas banalisés. Ils doivent être vus comme un temps précieux de décompression, nécessaire au maintien d’une bon équilibre mental. Les plus anciens, souvent plus résilients, jouent un rôle crucial dans ce processus en guidant les plus jeunes et en favorisant un environnement de soutien. Choisir son entourage devient ainsi un facteur important : s’entourer de personnes bienveillantes, à l’écoute et résilientes, aide à renforcer cette résilience collective.


Préparer un agent des forces de l’ordre à la résilience implique donc une approche globale, intégrant le corps, l’esprit et l’âme. Avant l’action, il s’agit de renforcer la capacité à surmonter les défis personnels et à se préparer à un métier exigeant. Pendant l’action, il est essentiel de maintenir une présence à soi et à l’instant, gérer ses émotions pour répondre aux situations complexes avec calme et efficacité. Enfin, après l’action, la résilience passe par un retour au calme, la gestion des impacts émotionnels et la récupération. Cette préparation continue, physique et mentale, permet de construire une résilience durable et de maintenir l’intégrité des agents face aux défis de leur mission.


Dr Gérard CHAPUT

Président Les Sentinelles de la Nation

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